vendredi 28 août 2015

Tour du Cervin - Préparation : parcours, cartes, ...

Parmi les diverses envies que nous avions pour les vacances d'août cette année, le choix s'est porté sur le Tour du Cervin. Façon comme une autre d'aller chercher un peu de fraîcheur en altitude, et surtout d'aller admirer ce célèbre et mythique sommet... 


Après une semaine de marche, on peut le dire, c'était "top" ! Le bon mot serait d'ailleurs GRANDIOSE. Et ce bien que la météo nous ait obligé à écourter. Alors au cas où cela vous donnerait des idées, des infos diverses pour vous présenter le Tour avant de vous raconter...


Le parcours

Il fait maintenant partie des classiques, avec diverses variantes autour du circuit le plus "traditionnel".

Circuit "officiel"

Le Tour complet représente environ 130 km et un dénivelé positif (ou négatif) d'un peu plus de 10 km, à nuancer en fonction des nombreuses possibilités de variantes ou d'utilisation des transports en communs (train, bus, téléphériques). En fonction de ces choix, et de la longueur de chaque étape, la balade prend généralement de 5 à 10 jours.
Edit de Août 2017 : après avoir longtemps été fermé suite à des éboulements, le pont suspendu présent sur le célèbre EuropaWeg, emprunté par le parcours Est de Zermatt jusqu'à St Niklaus, a été remplacé cet été par une nouvelle passerelle, à ce jour plus long pont suspendu au monde (rien que ça).
Photo du Net - Ancien pont

De nombreux récits sont par ailleurs disponibles sur le net pour se faire une idée de "l'ambiance" de chaque étape (google est votre ami).

Disposant de 2 petites semaines (déplacement jusqu'en suisse et retour compris), nous avions choisi de ne pas programmer de circuit précis, en préférant nous adapter au jour le jour à la météo, à l'envie, à notre niveau de forme, aux possibilités de poser le bivouac, ... sachant que notre préférence, au cas où les circonstances (météo, fatigue, ...) ne nous permettraient pas de réaliser le circuit complet, portait sur la partie Sud (voire Sud-Est) du parcours, l'objectif principal restant d'admirer le Cervin et les sommets voisins.
Finalement, nous partirons d'Arolla, jusqu'à St Niklaus, par le Sud, avant de compléter de Evolène à Arolla puis de quelques promenades dans les alpages aux environs d'Arolla.

Parcours suivi, en mauve

Tout en restant un circuit alpin d'altitude, le parcours a l'intérêt de comporter de nombreux refuges, et de passer par de nombreux villages, avec autant de possibilités de logement et de ravitaillement.

Malheureusement, les tarifs suisses étant ce qu'ils sont (difficile de trouver une chambre d'hôtel à moins de 150 € par personne et par nuit par exemple), nous avons préféré privilégier le bivouac, pourtant "interdit" en Suisse à faible altitude (voir ce document du Club Alpin Suisse), et assimilé à du camping sauvage (verbalisé en principe de 500 SFr au moins dans le Valais, mais nous constaterons que les contrôles se limitent apparemment à quelques zones "sensibles" pour raisons diverses et que les suisses eux-mêmes sont très "tolérants" sur ce point).

De même, pour limiter les dépenses de ravitaillement (prix de +30 à +300% par rapport à la France), nous avions choisis d'être essentiellement autonomes en alimentation, en emportant notre nourriture pour approximativement 4 jours.

Et pour l'anecdote, 2015 est l'anniversaire (150 ans) de la première ascension du Cervin.


Les conditions pratiques : températures, type de terrain, ...

Conséquence directe du parcours, de la période et de la région et influençant l'organisation et le choix de matériel :
  • le parcours rassemble des terrains très variés, du bord de route au glacier (sans difficulté mais un minimum de matériel reste conseillé), en passant par les sentiers d'alpages ou de montagne, les moraines, ...  
  • les dénivelés de la plupart des étapes habituelles dépassent 1000m, en positif ou négatif, et les altitudes varient globalement de 1100m à 3500m,
  • la météo est celle de la haute montagne en été, avec des températures sur le parcours pouvant varier de -5 à +25°C en général, des précipitations moyennes de 70mm dans le mois, pouvant varier de la pluie fine à l'averse orageuse entre plusieurs jours de grand soleil, sans oublier la neige possible en altitude, ... 


Les cartes...

Stricto facto et si l'on reste sur le circuit traditionnel, elles ne sont pas plus nécessaires sur place que la boussole, la liste des points de passage étant largement suffisante tant le balisage est régulier, que ce soit en Suisse ou en Italie.

A ce propos, on notera que les balisages italien et suisse comportent sur le terrain des indications de difficulté définies par les Clubs Alpin italien et suisse, (alors que la Fédération Française de Randonnée Pédestre privilégie un système multi-critères) :

Comparatif "officieux", synthèse de sources diverses

L'expérience nous prouvera toutefois de ne pas trop s'y fier... En Italie nous constaterons que des sentiers du type piste cyclable peuvent être classés EE au même titre que des passages en pierriers à gros dévers équipés de mains courantes, qu'un sentier indiqué T au départ d'un parking peut devenir EE quelques km plus loin et, en Suisse, nous ne verrons quasiment que du balisage jaune, y compris dans des zones à fort dévers ou forte pente et nécessitant un pied plutôt sûr... Sans parler des temps de parcours indiqués, tout aussi approximatifs : temps indiqué variant de 20 minutes sur des panneaux éloignés de 500 m ou restant constant sur plusieurs km, par exemple...

Mais pour en revenir aux cartes...
  • En ligne, j'apprécie le site OpenTopoMap (en sélectionnant "Lonvia Wanderrouten" dans le menu le plus en haut à droite). Le circuit traditionnel du Tour est indiqué par les lettres "TC". Le site de l'Association "Tour du Cervin" fournit également les cartes des étapes les plus classiques sur la base de GoogleMap
  • Quant aux versions papier... Ceux qui souhaitent pouvoir varier leur trajet en toute liberté trouverons sur place des cartes aux 1:25k des différentes vallées ou région traversées. Nous concernant, nous nous sommes "contentés" de la carte au 1:50k Rotten Verlag, très largement suffisante et qui a l'intérêt d'être disponible sur place dans de très nombreux commerces (sports, souvenirs, ...) et d'indiquer les refuges, cabanes, lieux de ravitaillement, etc. 



Les langues

En Italie, on parle italien, évidemment... Mais il s'agit d'une langue latine et donc assez proche du français : si chacun fait l'effort de parler lentement et d'utiliser des mots simples, il est facile de discuter de toute façon, en parlant français à quelqu'un qui nous répond en italien... Qui plus est la quasi totalité des professionnels en contacts avec les randonneurs (refuges, alimentations, restaurants, ...) parlent français.

Quant à la Suisse : Dans la Val d'Hérens (vallée de Evolène et Arolla), la langue est le français. Dans la vallée de Zermatt, c'est l'allemand, mais avec la même remarque que pour l'Italie : les professionnels parlent français. Et la majorité des habitants connait au moins quelques mots de français.

Par suite, pas d'inquiétude à avoir : le français est quasiment LA langue de ce tour, il n'y a qu'avec les randonneurs venant d'autres pays que cela peut s'avérer insuffisant et que l'anglais peut être utile, par exemple.


Les prix

En Italie, les prix sont globalement les mêmes qu'en France pour le logement (en refuge en particulier) et l'alimentation.

En Suisse, j'en parlais plus haut, c'est une toute autre histoire... Avec un taux de change voisin de 1:1 à l'heure actuelle, il faut s'attendre à des prix doubles, voire triples, de ceux de la France :

  • Logement : seul le camping est à un tarif "habituel" pour les français (compter 12 euros avec une tente). La nuit en refuge coûte entre 60 et 150 euros (demi pension obligatoire), compter 80 euros à l'Auberge de Jeunesse, et 150 euros minimum en hôtel. Par personne.
  • Alimentation : en profitant de quelques promotions, on trouve des aliments n'étant qu'à +30% par rapport à la France. Tout le reste est globalement 2 à 3 fois plus cher qu'en France. Y compris les produits locaux vendus également en France. 
  • Transports : même tendance. Téléphérique, train, à l'estime la proportion est la même : 3 fois plus cher qu'en France pour le même trajet.





Retour au sommaire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire