mercredi 3 décembre 2014

Les Allumés de la Pleine Lune 2014

C'était en mai 2014. Moi qui aime randonner solo, j'avais "suivi" quelques collègues de boulot en m'inscrivant à l'édition 2014 des allumés. Et c'est quoi, ce truc ? 
Ce truc, c'est un rassemblement ouvert à tous et organisé chaque année, lors duquel 1800 allumés démarrent à 22h de St Cézaire un samedi soir de pleine lune pour une randonnée nocturne de, potentiellement, un peu plus de 50km autour de la Siagne... 
Les coureurs les plus entraînés font le tour complet en quelques heures, les plus raisonnables s'arrêtent en chemin en profitant des (nombreuses) navettes pouvant les ramener à St Cézaire, les plus allumés marchent encore...
Bon, ok, j'exagère... Encore que. La devise des organisateurs est "Plus on part moins vite, moins on arrive plus tard"... Il n'y a pas de secret ! Bref.

La soirée a commencé par un dîné de l'équipe chez un collègue qui a la bonne idée d'habiter à proximité du départ.
Récupération des brassards puis, à 22h, c'est le départ, dans la foule, direction St Vallier. Le dénivelé est faible, les coureurs sont déjà loin devant, les marcheurs encore en pleine forme, le rythme est bon ! 


Petite pause de 10 minutes le temps d'avaler quelque chose de chaud, et on redescend vers St Cézaire, toujours dans la foule. Les organisateurs ont beau choisir un parcours de pistes larges et faciles, c'est malheureusement l'inconvénient de cette première partie lors de laquelle le nombre de participants fait que le rythme de marche se retrouve imposé par les plus lents dans de nombreux passages un peu plus étroits ou un peu moins "faciles" tels que l'ancien lit d'un ruisseau. Pas grave, ça ne dure pas et on avance bien quand même. 

Autre inconvénient, mais ça c'est une problématique qui m'est personnelle, le nombre de marcheur en bâtons est impressionnant et le bruit résultant de même, je suis loin d'être à mon aise... 

Retour à St Cézaire. Beaucoup de participants, dont les plus jeunes, arrêtent là. Ce serait dommage et il n'est pas très tard, j'ai encore la pleine forme. Pause un peu plus longue, le temps d'une soupe chaude (la nuit est fraiche...) et d'un minimum de repos puis c'est reparti : descente relativement solitaire vers la Siagne, dans la nuit. La remontée vers Mons est plus dure, le peloton se resserre, le dénivelé important, l'envie de dormir commence à se faire sérieusement sentir, le petit jour se lève, le froid est là... 

Les 2 derniers km avant Mons paraissent sans fin... Mais le village est enfin là. Les derniers membres de l'équipe initiale encore "en course" sont déjà là et attendent la navette qui les ramènera vers St Cézaire. L'envie de faire pareil est forte et nous prenons le temps de la réflexion avant de décider de la suite... 

Une bonne heure de repos, un bon ravitaillement, plusieurs cafés chauds et serrés, des vêtements chauds et secs, et surtout le plus gros du dénivelé positif a été fait... La décision est prise, c'est reparti pour la suite. Sans certitude de rejoindre St Cézaire, mais plusieurs points de ravitaillement intermédiaires permettraient de changer d'avis, alors ça mérite au moins d'être tenté ! 

Nous sommes de moins en moins nombreux, et à vrai dire la plupart des participants arrivés jusque là sont déjà loin devant pour ne pas dire qu'ils sont déjà dans leur lit, les veinards. C'est donc quasiment à deux que nous repartons vers la Siagne. Les premiers km descendent bien, presque trop pour moi vu mon manque de goût pour les pentes importantes que ce soit dans un sens ou dans l'autre... La suite est plus facile, constituée de pistes forestières extrêmement "roulantes". Heureusement, car la fatigue de la nuit blanche se fait clairement sentir malgré la caféine...

Le plus dur, ce sont les 4 derniers km... Ca commence par une descente très raide vers la Siagne par un sentier superbe mais où je n'ai plus assez confiance en mes pieds pour oser avancer autrement qu'à tous petits pas... Quant à la remontée finale, elle n'est pas très raide mais semble ne pas en finir. Une seule envie, m’asseoir 5 minutes sur le muret qui borde le chemin, mais je sais que je m'y endormirai sans aller plus loin. Alors je continue... Jusqu'à la torture finale, un escalier d'une vingtaine de marche à descendre pour atteindre le point final... J'ai cru ne jamais réussir à tenir debout jusqu'en bas des marches et me suis effondrée sur la première chaise disponible ! 

Quant au bilan : 14h30 de marche pauses comprises, près de 55km parcourus tout compris, un peu plus de 1400m de dénivelé positif et un joli diplôme d'honneur... 

Mais surtout, c'était la première fois que je participais à ce genre de manifestation, et j'ai appris plein de choses :
  • Une superbe organisation, avec des bénévoles très sympathiques, merci à eux, dont le seul défaut est le succès : beaucoup de monde sur la première partie du parcours, et au ravitaillement intermédiaire de St Cézaire.
  • Je n'ai plus 20 ans et, si la musculature et les pieds ont parfaitement assumé, il n'en est pas de même de l'ensemble de l'organisme qui ne m'a pas pardonné la nuit blanche... Clairement, la difficulté a été pour moi de résister au sommeil et je n'ai pas mis plus de 5 minutes à m'endormir dans la voiture sur le retour, heureusement que ce n'est pas moi qui conduisais... A ce propos, il est clair que même si je n'aime pas courir, le faire au moins un peu lorsque le terrain le permet facilement a certainement l'intérêt de permettre de gagner un temps non négligeable facilitant cet aspect sans augmenter la fatigue physique. Pour la même raison, je regrette la durée importante de notre arrêt intermédiaire à St Cézaire.
  • Trop l'habitude de partir en autonomie, je n'ai pas assez compté sur les ravitaillements prévus sur le parcours et j'avais inutilement alourdi mon sac dès le départ, je l'ai ramené quasiment aussi plein qu'au départ.
  • En parlant de sac, le porter plus de 14h met en évidence le moindre de ses défauts quel que soit son poids, cela m'aidera dans le choix du suivant, et c'est en particulier depuis ce jour que je fais attention à ne porter que des soutien-gorges sans boucle sur les épaules sur lesquelles viendraient appuyer les bretelles du sac... 
Envie de vous inscrire l'an prochain ? C'est ici, les inscriptions devraient démarrer fin mars ! Me concernant, je ne pense pas le refaire avant, au moins, plusieurs années. Mais je suis très heureuse de cette expérience. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire